jeudi 31 juillet 2008

Heartbeat

Laurent Garnier a sorti un bouquin en 2003, intitulé Electrochoc, et qui relate l'histoire d'amour qu'il vit avec la musique depuis petit. Ce livre est une pépite. Car il n'y a rien de tel qu'une personne qui a vécu avec ses tripes la naissance de la house et de la techno pour vous faire vibrer et raconter avec le plus de vérité ce qui a pu se passer. A la manière des grands-pères qui ont vécu la guerre. 
Je suis novice en matière de musique électronique, pourtant ce livre m'a passionnée et je l'ai dévoré avec l'envie de le relire aussitôt terminé. C'est dingue tout ce que ce gars a traversé. Et j'envie quelque part toutes les émotions qu'il a ressenties et transmises à travers la musique. Quand j'ai refermé Electrochoc, je me suis dit que j'avais manqué quelque chose de vraiment énorme. Un mouvement, une vague de contre-culture foisonnante et avant-gardiste, qui a été néanmoins asphyxiée par le business, la répression, les préjugés et la peur. 
Laurent Garnier est un dingue de musique, un passionné qui a mené sa barque en restant intègre. Il fait de la musique non pas pour pouvoir poser dans des pubs pour du gel (David Guetta, si tu me lis...) mais bien pour donner du plaisir aux danseurs. 
Bourré de références, véritable chronologie de l'évolution de la musique "underground", plein de vie et de coups de folie, ce livre, je vous le conseille avec la plus grande bienveillance. 

lundi 14 juillet 2008

Putain de Gilles!

photo by my man. One love.
Putain de Gilles! Fucking Gilles! C'est ce que Brassens se serait sûrement exclamé s'il voyait comment il investit et transporte la ville de Sète vers la galaxie de la bonne musique. Gilles Peterson. Ce nom à lui tout seul promet un bon moment musical et une effervescence sur le dancefloor.
C'était donc il y a une semaine que se terminait en beauté et sur la plage l'édition 2008 du Worldwide Festival organisé par le crew montpelliérain Freshly Cut et Mr Peterson. Comme quand je lis un magazine, je commence mon billet par la fin de l'événement. Cette sauterie sur le sable m'a laissée des traces. Je ne me suis pas remise d'avoir dansé sur le morceau "You" de Maze. Je l'avais en cassette bon dieu! Ca datait! Et même sans le rosé, on aurait dansé joyeux tellement la sélection de la dream team composée de Sundae, Simbad, Peterson, Garnier, Mark Force et d'autres était sooooooooo goooooooood. A déguster sans modération. Le live du rappeur Sole (anticon) est venu ponctuer cette soirée à la prog rare et de qualité et qui semblait réservée à des initiés. Dommage que cela n'arrive que peu de fois par an.
Le samedi soir j'ai raté Comelade, à mon grand regret car avec lui aussi ma rencontre datait de l'âge des shorts (pour paraphraser Oxmo Puccino). Ma mère l'écoutait en boucle dans sa voiture, et j'aimais danser dessus. Cinematic Orchestra fût magique, pas loin du virtuose tant les musiciens sont bons. Le jeudi soir Roots Manuva a mis le feu sans avoir l'air de se fatiguer. Il était là, posé et il a déchiré. Gilles nous a gâtés en passant le remix de "Sunny" par Funkmaster Jb vs Funkmaster Js, et une version longue du "I heard it through the grapevine" de Marvin Gaye par Mark Rapson. Les autres prestations ont été plus ou moins inégales mais le même amour pour la musique (et la drogue? et l'alcool?) réunissait les gens sur ce festival, d'où une ambiance totalement cool et positive.
Le point noir du Worldwide Festival reste quand même le prix à payer. C'est dommage (et frustrant) de devoir payer deux fois le prix d'un concert pour la même soirée. Cette politique entraînait le prix élévé du pass à 85 euros, bref ça coûtait cher d'approcher Gilles Peterson. Après ça, le budget concert de l'été est sérieusement entamé.
Malgré tout, je signe pour les prochaines éditions. Le soleil, la plage, le théâtre de la mer, l'air marin, les sourires sur les visages et cette célébration de la musique. C'était trop bon.

vendredi 11 juillet 2008

La classe supérieure

C'est du côté de Sheffield dans le Yorkshire qu'est né le label WARP, chez qui on retrouve notamment Jamie Lidell. J'ai eu l'occasion d'aller habiter (deux mois) dans le coin, à Stalybridge plus exactement, petite bourgade entre Sheffield et Manchester. L'Angleterre profonde. Le vide. Des centres commerciaux en pagaille. Mais pas de musique! Pas de Jamie Lidell au coin de la rue! Où donc était cette effervescence artistique? Pourquoi n'a-t-on rien ressenti de tel?
Le voilà qui vient à nous, dans le sud de la France, demain samedi 12 juillet au théâtre de la mer. L'occasion d'admirer sa classe ultime et d'écouter sa voix sublime.
Je poste aussi une video, l'un des trois épisodes réalisés autour de son album "Jim".
Vous l'aurez deviné, en ce moment je suis la groupie de Jamie. Et je le reste même si son concert a été annulé, bordel.

mardi 1 juillet 2008

Une histoire de soupe



Oui on a souvent tendance à cracher dedans. Cracher dans la soupe. Alors je ne vais pas le faire, même s'il m'arrive de déroger à la règle. Je le reconnais. Le nouveau numero du magazine dans lequel j'écris est sorti aujourd'hui. La couverture peut être appétissante, c'est selon. Certains la trouveront criarde et de mauvais goût, d'autres dans la tendance, et d'autres dépassée. C'est comme le contenu, on peut le juger branchouille, tape à l'oeil, opportuniste, inutile. Mais il n'empêche, ce magazine a vécu pendant six ans, est revenu tous les trimestres malgré les difficultés, avec de nouvelles infos sur le Sud autres que celles publiées dans le Midi Libre, l'Indépendant, la Marseillaise ou Nice Matin. D'avoir porté ce projet, même en étant parfois obscur, mérite d'être salué. Alors je ne crache pas dans le soupe et je suis contente d'avoir écrit dans trois exemplaires de Coming Up. Moi-même je trouve beaucoup de défauts à ce mag, mais aujourd'hui, y'a t-il un magazine fin, instructif, accessible, beau visuellement, dénicheur de nouveaux talents et sans pub ou presque? C'est plus la peine d'y croire. Alors je suis contente d'avoir rencontré des passionnés sur qui j'ai écrit des papiers et d'avoir tapé frénétiquement sur les touches de mon clavier.
Ce numéro d'été est le dernier de la série. Il y a dedans des choses à découvrir et d'autres à zapper. Prenez juste ce qu'il faut de soupe, au moins pour la goûter, et tant pis si vous risquez l'indigestion.