photos d'illustration: DINO
Qui que tu sois, quoi que tu fasses, tu fais gaffe à ton image.
Du babos-coolos qui peaufine son style « négligé-travaillé » à la fana de fringues qui passe son temps à imaginer les tenues qu’elle va porter les deux prochaines années. L’homme obéit aussi à cette sorte de nouvelle divinité. La preuve en est : si un nouveau magazine masculin voit le jour (on le compare à ELLE), c’est qu’il y a un public. Il existe déjà en version anglo-saxonne. On le décline à la française. GQ, c’est le nom de ce magazine, se paie un Vincent Cassel moustachu pour sa première couv'. Pourquoi ? Parce que « Incroyable mais frais, la moustache revient ». Voilà ce qu’on peut y lire. La ligne éditoriale : culture, style, opinions, sexe, sport. Ok.
Le constat ? L’homme non plus n’échappera pas à l’angoissante quête de la classe suprême, du style et des fringues bien coupées qui en jettent. La culture se mêle au style aux opinions au sexe au sport. Dis-moi comment tu t’habilles, je te dirai pour qui tu votes, ce que tu lis, quel genre de musique tu écoutes, comment tu fais l’amour, si tu aimes le théâtre ou si tu es plutôt opéra. Le tout c’est d’arriver à ne pas se noyer sous le tas d’habits qui nous identifie. Car du coton, de la soie, du lin ou du cuir dans les poumons, c’est fatal.
L’élégance n’est pas une question de quantité ni de monnaie. C’est une question de choix en toute indépendance, une sorte de ligne éditoriale qui nous définit et nous colle à la peau. C'est ça avoir du style.