dimanche 27 mars 2011

Le weekly planet #13

Je ne ferai pas comme les propriétaires d'hôtels, qui sautent du numéro 12 au 14 dans l'attribution des numéros de chambre. Le numéro 13 n'est pas forcément signe de malheur ou de pacte avec le diable. Le weekly #13 comporte son lot de réjouissances, au même titre que les autres. Jugez plutôt. Mais ne vous trompez pas de porte...
© stanley kubrick "the shining"





Je commence par de la légèreté, ou plutôt du superficiel, qui m'a bien fait rire. Facebook est une vraie mine d'or des comportements humains. Seulement, lorsque l'on s'affiche dans la vraie vie, on s'en rend compte de suite, ne serait-ce que dans le regard que nous lancent les autres (ou pas si notre percetion est altérée par du rhum...). Mais sur facebook, c'est une toute autre histoire... Car le site est sans pitié, surtout si vous vous exhibez aux "amis d'amis", et affiche dans votre fil d'actualité des petites perles telles que celle ci-dessous.  


Barbie existe en vrai et elle va boire des bières au Wallabeer. Ca vous en bouche un coin n'est-ce pas ?





Dans un autre recoin de la planète, assez loin du Wallabeer, un homme brandit une pancarte, mais sait-il qu'il se réfère à un poème légendaire? Cet Egyptien vient dire au vieux Gil Scott-Heron que c'est terminé cette histoire de révolution qui ne sera pas télévisée.
© ben curtis - Le Caire - 11 février 2011






La montée du FN en France équivaut à une véritable régression dans l'Histoire. Mais pourquoi l'homme a-t-il régulièrement besoin de revenir à des valeurs archaïques, datant de l'époque des Croisades? L'obscurantisme n'est pas mort avec la Renaissance. Des hommes et des femmes se battent depuis toujours pour faire reconnaître leur humanité. Ceux qui ont du sang arabe, maghrébin ou africain qui coulent dans leurs veines méritent tout autant que vous, pathétiques électeurs, de vivre là où ils l'ont choisi.
N'oublions pas par exemple le combat pour les droits civiques des Afro-Américains. Leur revendication est plus que jamais d'actualité. Car c'est ce qu'ils ont gagné qui est menacé.





Tout cela me donne envie de partir en voyage, avec cette valise-là... (bon j'échange les talons contre une paire de converse et des derbies croco)
© garance doré

Et la bande-son de ce voyage, ce serait ça... Ouh ouh ouh ouhouhou...






Le petit mantra de la semaine, ce sera celui-ci. 

Beau programme n'est-ce pas ? Moi je crois que je fais partie de la catégorie "average people", mais mon programme n'est pas tout à fait le même... Et vous, par things, vous entendez quoi ? 
De toutes façons, on m'a toujours dit "l'important c'est de participer", alors si d'une façon ou d'une autre je participe à de grandes idées, ça me convient.

mardi 22 mars 2011

Le weekly planet #12

Numéro 12, quitte ta blouse ! Souvenir des lotos (ou rifles comme on dit chez les Catalans) où nos mamies nous ont traînés et où nous avons entendu des calembours sur les chiffres qui nous promettaient la gagne du panier garni... Sur ma planète, le nuage radioactif en provenance du Japon ne passera pas. Sur ma planète, vit un monde où tout le monde gagne le panier garni, où les chiffres ont toujours une valeur positive et où les rires résonnent d'un bout à l'autre.
Parce que j'ai pas envie de penser qu'il y a d'quoi d'venir dingue
De quoi prendre un flingue
S'faire un trou, un p'tit trou, un dernier p'tit trou
Un p'tit trou, un p'tit trou, un dernier p'tit trou
Et on me mettra dans un grand trou




Et j'n'entendrai plus parler de trou plus jamais de trou.

I AM STILL ALIVE !








Perpignan nous a ouvert ses portes le weekend dernier, avec tout ce que ça comporte de contradictions, de mauvaise ambiance et de moments de grâce. A Perpi, la place au soleil sur la terrasse des cafés est réservée, et oui, à des vieux croutons, pour lesquels on nous empêche de nous asseoir alors qu'on l'a vu en premier cette table! Il y a aussi des caissières acariâtres chez Casino qui voudraient vous gâcher le weekend mais qui sans le savoir nous font cadeau d'un chorizo. Mais il y a aussi des petits recoins sympas où on boit du vin du nom de Corto ou Chardonnay en grignotant des olives, et où un vieux marocain édenté qui joue d'un instrument décoré avec des poils de chèvre vient demander en mariage une jeune femme de 40 ans sa cadette. Il repart avec une clope et quelques zitounes. A Perpi, on trouve aussi une galerie d'art au coeur d'un quartier populaire, où l'accueil est toujours classe et chaleureux, celui du galeriste et celui de l'artiste. Et surtout, on trouve sur une place du nom de Rigaud, un restaurant qui s'apparente à une machine à voyager. Le Lisboa nous a emmenés loin, à la croisée de la Méditerranée et de l'Atlantique. Les gambas et l'espadon ont le goût du rire et de la générosité, et des histoires de ceux qui ont vécu. Le centre du monde nous a offert un moment sur ses toits, où le temps s'est arrêté. 

Y'a des weekends comme ça, qu'on aimerait voir durer des jours et des jours.
© maxime raimond - mai 2006






Ce weekend m'a aussi inspiré une réflexion sur l'alcool et l'ivresse, deux phénomènes dont les mots ne manquent pas pour les expliquer à l'étranger. Petit lexique extrait de mon dictionnaire Français/Anglais : (à lire avec l'accent anglais s'il vous plaît)






Spéciale dédicace à mes paydettes ! Vive la liberté d'expression !







J'ai commencé avec une histoire de panier garni, je termine avec une histoire de panier tout court. C'est celui-là que j'ai envie de gagner, celui qui caractérise tous les grands de ce monde. One day I will shine !

Paix. Amour. Red lipstick.

dimanche 13 mars 2011

Le weekly planet #11

Nous sommes arrogants dans le Sud, avec nos 300 jours de soleil par an (j'exagère un peu). Nous faisons souvent enrager celles et ceux qui ne vivent pas tout en bas de la carte, au bord de la grande bleue. Depuis hier c'est la panique, on ne reconnaît plus notre "pays", et c'est chaque année pareil à la moindre semaine entière de pluie. Que faire ces jours-là? Une suggestion: lire les weekly planet depuis le #1 (si vous en avez manqué) et écouter du bon son!
© maxime raimond


 The Kinks - Sunny Afternoon by junnamatsuda





Qui dit "pluie", dit "repli total à la maison", dit "perte de temps sur internet" à la recherche de conneries à mettre dans le weekly planet. Et j'ai trouvé de la matière, inutile, mais susceptible de nous faire sourire, alors ça n'est pas si inutile, non?
Avez-vous entendu parler de ces soirées "We are the 90s"? Elles sont assez représentatives de cette tendance qui consiste à transformer en produit n'importe quoi, pourvu que ça réveille la nostalgie des jeunes à l'aube de la trentaine et que ça leur fasse dépenser des thunes. Le thème de ces soirées? Une playlist qui reprend tous les tubes des années 90; pas de DJ car y'en a même pas besoin; et un dress code ringard au possible. Le prix de l'entrée: entre 15 et 18 euros, pour écouter du son du niveau de Dance Machine. Franchement, autant se faire ça à la maison.
Qui dit 90s dit forcément séries télé cultes. J'ai constaté que la série Beverly Hills 90210 montait en crescendo dans le degré du racolage: on passe du jeans informe et du grand tee-shirt fruit of the loom, au look "bitchissime" (ça concerne surtout la "vierge" Dona). Je me demande: est-ce proportionnel avec l'augmentation de l'audience?




Comment peut-on être nostalgique de ça?! 
Notez-bien la bitchy attitude de Tiffany Amber-Thiessen (tout à droite de la photo). Cette série est l'archétype de l'Amérique qui balance entre le racolage et le conservatisme réac.





L'ironie est partout, et surtout sur youtube, où les pubs qui circulent devant nos yeux semblent être là pour nous gâcher le plaisir. La preuve en image. Comment voulez-vous continuer à aimer le "sunshine" après avoir lu ça?





Vous en avez déjà marre d'entendre parler de 2012 alors que nous n'y sommes même pas? J'ai trouvé la solution.
Pas de mauvaise interprétation, je ne vous incite pas à l'abstention. Le seul pouvoir qui reste au peuple, c'est encore celui des urnes. Faut pas déconner. Mais ça n'empêche pas de réfléchir.





Une pensée pour le Japon, dont la situation nous renvoie qu'on a beau être la 2e ou 3e puissance du monde, on est bien peu de choses face à la nature lorsqu'elle reprend ses droits. L'homme n'a bâti que des châteaux de carte.






Les clichés en noir et blanc de la semaine. 

Ce jeune Jamie XX a tout de la tête de la victime des années collège. Un peu neurasthénique sur les bords, le regard vers le sol, l'air toujours triste, perdu dans ses pensées... Et pourtant! C'est un petit génie. Il  suffit d'écouter chaque chose qu'il produit, remixe, réédite... Alors, lorsque vous repenserez à ces personnes qu'on martyrise dans la cour de récré, ne croyez pas qu'elles ont forcément raté leur vie, au contraire. Et vous, au fait, vous en êtes où?





Moi, là où j'en suis, je rêve de me trouver au milieu de ces ballons. 

lundi 7 mars 2011

Le weekly planet #10

Lundi 7 mars 2011. Déjà.
Constat tellement évident je vous l'accorde. Mais qu'est-ce que le temps passe vite... Et l'on se demande: où j'en suis aujourd'hui? Qu'est-ce que j'ai fabriqué pendant toute ces années?
What the fuck have you done?



Je vous abreuve d'images du temps qui passe dans ce weekly planet #10, car il y a des tas de façons d'en rendre compte et j'ai eu du mal à faire un choix... Pour rendre la lecture plus agréable, vous pouvez cliquer sur play.





Il était une fois... des princesses déchues. "Fallen Princesses" est un projet de la photographe américaine Dina Goldstein, qui a imaginé l'avenir des princesses Disney dans la vraie vie, un peu comme l'avait fait Téléphone en son temps, avec le titre "Cendrillon". Je retiens de sa démarche un souci de pointer l'hypocrisie et le schéma de vie réducteur des contes Disney. Même pour les princesses, le temps qui passe peut faire preuve de cruauté. C'est cynique, mais c'est bon. 





à voir ici: http://www.fallenprincesses.com/ (merci Miche Line pour la découverte)





Dans un registre plus optimiste, une autre photographe, Irina Werning, adore fouiner pour trouver de vieilles photos des personnes. Elle explique ne pas chercher à découvrir les looks vestimentaires vintage, mais elle s'intéresse davantage à la pose que prennent les modèles de ces photos. Elle a donc proposé à certains de se prêter au jeu de la pose vintage, des années après. Le résultat donne le sourire, pas le même genre de sourire suscité par les photos plus haut.










Le déclin de l'empire américain a déjà commencé, bien avant la crise des subprimes, avec la chute de Detroit. Il n'y avait que des Français, avec cette culture des Lumières qui est la nôtre, pour philosopher sur le temps qui passe en nous montrant, à la fois toute la fragilité du système capitaliste et l'impossibilité qu'a l'homme de maîtriser un jour le temps. La preuve en est, cette horloge qui fond. Petit clin d'oeil à Dali. Salle de bal, théâtre, salle des coffres d'une banque, commissariat de police, bibliothèque... Tout n'est que représentation. 















Si tout ceci vous a rendu mélancolique, je vous ramène dans le présent avec la question existentielle de la semaine : vrais seins et fausse fourrure? ou vraie fourrure et faux seins? Vous préférez quoi?



© the sartorialist



La légèreté est probablement la dernière chose qui reste à l'être humain pour ne pas flipper face aux années qui défilent. Alors soyons aussi futiles de temps en temps, c'est bon pour le moral.

Bonne semaine!