Le weekly planet #77

Après discussion avec quelques (enfin un) lecteurs, j'ai réalisé que certains passages n'étaient pas très clairs dans le Weekly Planet #76 * LE RETOUR*. Si certain(e)s d'entre vous n'ont pas tout à fait compris ce que je voulais signifier en m’offusquant face à des publicités télévisuelles, cette image sera peut-être plus parlante.

Oui j'attaque fort. Nouveau Weekly, nouvelle ligne éditoriale qui fait dans le raffiné.

(J'avoue je suis en train de faire défiler les dernières photos de ptitecrotte78 pour vous en balancer une, là, sans prévenir, mais j'hésite, j'ai quand même bien usé ce filon). 

A la place, je vous propose plutôt de vous instruire et d'en apprendre un peu plus sur vos concitoyens et leurs aspirations.

Brain Magazine avait déjà traité la chose dans son bouquin "Comment devenir un ninja gratuitement", mais je crois que google est une source inépuisable de surprises en tous genres. 

A choisir entre ces trajectoires de vie, je crois que je préfère la 2ème proposition. Et si les gens y arrivent grâce à google, Dieu existe.

D'ailleurs, en parlant de Dieu, j'ai récemment adoré l'anecdote de Riad Sattouf, dans la BD qui relate sa petite enfance "L'arabe du Futur". A un moment de l'histoire, la mère de Riad lui montre une cassette audio de Georges Brassens, en lui disant ceci:

Mère: "- C'est lui, c'est Georges Brassens... Il est très célèbre... C'est un vrai dieu en France." 
Père: "- Rhaaa... faut pas dire des choses comme ça... que c'est un dieu... Dieu, ça peut pas être un homme... Dieu, c'est Dieu... "
Mère: "- C'est nouveau, je croyais que t'étais pas croyant... "
Père: "- Ouuuiii mais bon, faut respecter Dieu... Je suis libéral, mais faut pas dire qu'un homme c'est Dieu...
Dieu... Dieu c'est... C'est sacré... c'est pas une blague..."

Riad Sattouf explique ensuite dans sa BD, qu'à partir de ce moment-là, dès que l'on parle de Dieu, il voit inévitablement Georges Brassens.

Pour en revenir au concept de "dictature", je me dis souvent que j'ai de la chance de ne pas être née en Corée du Nord, godamm! 

Saviez-vous que le sympathique "chef d'Etat " Kim-Jong Un a fait exécuter son ministre de la défense au canon anti-aérien, parce qu'il se serait "assoupi" durant une cérémonie?

Ceci dit... Ce genre de méthode pourrait peut-être dissuader nos ministres de faire les malins, lorsqu'ils planquent de l'oseille dans des comptes en Suisse, ou qu'ils explosent le budget "frais de bouche" ou de "voitures avec chauffeur". 

THINK ABOUT IT.

Et oui, il y a des morts qui comptent moins que d'autres. Je m'en rends compte tous les jours, grâce notamment aux "NécrosFacebook". 

Facebook est devenu le déversoir de tous les bons et mauvais sentiments. L'indignation jetable. L'absence de réflexion. Juste des pulsions. Et des hommages dégoulinants.

Alors, oui, c'est triste la mort de B.B. King. En même temps, quand un artiste de son genre s'en va rejoindre le ministre de la Défense Coréen à presque 90 ans, on devrait se réjouir qu'il soit arrivé jusque là! Et qu'il laisse un souvenir impérissable chez beaucoup d'êtres humains.

© Jean Jullien

Le deuil, c'est quelque chose de discret et de digne. Ça se passe à l'intérieur. 

Vous n'avez pas besoin d'un petit remontant après ça?

Trop tard, ça y est, j'ai le blues. La faute à B.B. King.

Avoir le blues, ça a quelque chose de doux-amer, ça brûle mais on touche quand même.

Alors, c'est avec le cœur serré que je partage avec vous ces dernières portes vers la rêverie.

La première, vous l'aurez peut-être déjà aperçue dans ce Weekly (si vous avez l’œil d'une fouine), c'est ce titre de Jessie Ware, qui décrit si bien l'amour dans la rudesse qu'il peut avoir, mais qui fait de nous ce qu'il veut.

J

La deuxième est une porte un peu plus kitsch, quoique très juste aussi. Celle-là, elle est pour mes sistas et mes brothas qui étaient ado dans les années 90-2000, et qui pensaient que se balader en manteau de fourrure et tongs, c'était le comble de la classe américaine. 

J'ai quand même une préférence pour la plume de Jessie Ware.

A très vite chers supporters du Weekly. 

*LE RETOUR* Le weekly planet #76

Elle fût longue, cette traversée du désert. Je vous ai lâchement abandonnés, n'ayant plus d'inspiration. Et pourtant, le monde actuel ne manque pas de divertissements!

Je ne me suis pas mise au chômage technique gratuitement. J'ai créé un tumblr, pour ne m'exprimer qu'avec des images et continuer à faire vivre l'esprit weekly. Vous pouvez aller le visiter ici, en cliquant sur le bandeau:

Je crois que j'ai fait une overdose de mots. Ils s'entrechoquaient, se répétaient et tournaient en rond, comme je vous le disais dans le Numéro 75. Alors, j'ai pensé que seules des images nous reposeraient l'esprit, et surtout laisseraient faire l'imagination. 

Vous m'en direz des nouvelles.

Trêve de bavardages et de formalités! Quoi de neuf sur la planète?

Elle n'est pas vraiment en meilleur état depuis que je vous ai laissés, il y a plus d'un an. Vous voulez vraiment tout savoir? C'est à cause d'une publicité que j'ai décidé de reprendre en main le Weekly Planet. Une publicité qui m'a plongée dans le désarroi. Deux publicités pour être plus exact.

D'abord celle pour Danette, que voici:

Et ensuite, une seconde publicité que je ne retrouve pas sur le net, pour des yaourts, où la principale protagoniste s'adresse à son yaourt comme s'il s'agissait de son amant, allongée dans son lit. Un yaourt serait donc en mesure de remplacer un être humain?

Ca ne choque personne de voir une danette dans une chorégraphie ou au beau milieu d'une équipe de basket? Seriously?

Heureusement, face à la médiocrité ambiante, qui est brillamment incarnée par les représentants du Front National, Bruno Gollnisch en tête (je frissonne à l'idée d'écrire son nom ici), il existe encore des oasis de pertinence et de talent.

En voici pour preuve, le short film qui présente la collection été des caleçons Damoiseaux, la fine fleur des sous-vêtements pour Messieurs modernes et frais. Ce voyage psychédélique au pays du Donuts, de la gelée et des volcans Pendleton, m'a fait un bien fou!

Le film Bande de Filles, de Céline Sciamma a aussi été un véritable rafraîchissement. 

Je l'ai trouvé juste. Et beau.

Il y a également le nouvel album de Kenrick Lamar, connu sous le nom de Kendrick Lecalamar, qui m'a redonné foi en ce monde. To Pimp a Butterfly est pour moi l'incarnation du culot. Ou comment créer un succès commercial avec des ingrédients mystérieux et poético-ghetto-perchés. 

J'ai finalement bien apprécié la grève qui a touché Radio France entre mars et avril 2015. Je soutiens le mouvement, on ne peut plus légitime. Mais il a été l'occasion de découvrir une programmation musicale extrêmement éclectique et rafraîchissante. Que c'était doux d'entendre Caribou plutôt que Léa Salamé, The XX à la place de Nagui et sa bande originale, Santigold en lieu et place de l'humour douteux de Charline Vanhoenacker... Je deviens snob me direz-vous? C'est l'âge je crois. 

Mais France Inter recèle aussi de pépites qui ravivent l'esprit et l'imagination. Je suis une fan de l'émission Affaires Sensibles, et je vous invite à y jeter l'oreille. Fabrice Drouelle, le présentateur, a un don certain pour la narration. Il raconte des faits divers, des affaires d'Etat, des découvertes artistiques ou scientifiques avec le talent d'un conteur. Affaires Sensibles, ce sont des contes pour les adultes. Avec tout ce que cela comporte de symbolique, de fascination inconsciente pour le sordide et le dramatique et de frissons face aux abysses du monde dans lequel nous vivons. 

(Ceci est l'une des représentations que je me fais de l'inconscient)

Chères lectrices, chers lecteurs, vous avez de quoi écouter et regarder jusqu'au prochain Weekly Planet, qui ne se fera pas tant attendre la prochaine fois. 

C'est un plaisir de vous retrouver!

A très vite. Et, comme d'habitude, gardez le "night eye" bien ouvert.