"Tout est affaire de décor"
Tout est affaire de décor.
Plus que jamais depuis le début du confinement le 16 mars 2020, qui permet de jour en jour, un voyage intérieur.
Je vis plutôt bien cette période car elle me repose du rôle social que je dois tenir, de l'apparence que je dois "préserver", des interactions, parfois électriques ou tranchantes avec mes semblables, proches ou inconnu.e.s.
Cette période me permet aussi ENFIN de rédiger un nouveau Weekly Planet, pour lequel j'ai collecté pas mal de contenu depuis trop longtemps.
Bienvenue à bord de ce nouveau numéro "Seine Saint-Denis Style"!
Ce clin d'oeil au Suprême NTM n'est pas uniquement lié au fait que vous êtes en train de lire le numéro 93.
Je me faisais récemment la réflexion que nos goûts en matière de rap sont clairement un baromètre de notre vieillesse. Le fameux "c'était mieux avant". Que vous le vouliez ou non, si vous n'aimez pas le rap produit actuellement, vous êtes vielles et vieux, ne cherchez pas.
Ce baromètre du rap est plus puissant que celui de tout autre style de musique, croyez-moi et faites le test (avec vos enfants si vous en avez, ou en écoutant skyrock "1er sur le rap" sinon - nom de radio empreint d'ironie d'ailleurs) !
Je profite de ce moment "hip-hop nostalgie" pour partager ci-dessous quelques photos-dossier de mon époque b-girl, qui doivent dater de 1999-2000.
Merci à Bob pour le montage photo! Et dédicace aux présents! Francky, Saïd, Nasser/Nalies, Zed, Renald and co..., I see you!
J'aime à penser que le film "Parasite" qui a eu la Palme d'Or en 2019 était annonciateur de cette période de confinement que nous partageons avec pas mal d'êtres humains sur cette planète. Vous ne trouvez pas?
Au départ, j'avais envisagé de faire un numéro spécial "naufrages". J'avais commencé à collecter des liens et des images à partager avec vous. Je me dis qu'après tout, le confinement est un cousin du naufrage, dans la mesure où il nous isole plus que jamais. Et quand on y échappe de justesse, il y a quelque chose de l'ordre du sacré qui nous traverse. C'est ce que m'a inspiré le récit de Maud Fontenoy entendu à la radio l'été dernier (quand je vous dis que je prépare ce numéro depuis longtemps!). Cela dure trois minutes, prenez le temps d'écouter.
J'avais mis de côté une autre émission de radio qui m'a marquée et qui parle elle aussi, de naufrages. Ames sensibles s'abstenir.
J'aime bien cette émission de France Culture, "Les Pieds sur Terre", j'aime aussi son générique emprunté aux Troublemakers.
"LSD", la Série Documentaire est une autre émission passionnante. Ci-dessous, un épisode extrait du thème "Le sexe comme objet. Savoirs et Sexualité". J'étais tombée dessus par hasard, durant un trajet en voiture, et j'avais appris l'existence de cette grande enquête sur la sexualité des Français.e.s au temps du sida.
Cela en fait des choses à écouter, je le conçois... Après la lecture et l'écoute de ce nouveau numéro, vous aurez probablement envie de vous affaler. Et vous ferez bien.
Pour vous bercer dans ce moment de répit, je vous conseille la lecture des livres d'Alice Zeniter, auteure que j'aime beaucoup, et dont je viens de terminer "Jusque dans nos bras".
Nos angoisses et nos colères sont en quelques sortes des compagnons de route. Elles restent tapies, puis viennent déranger sans prévenir, puis s'assoupissent à nouveau.
La période de pause forcée que nous vivons actuellement permet d'une part à la nature de reprendre ses droits:
Mais d'autre part, à des corbeaux de mauvais augure de mettre en lumière le risque de grossir alors que notre quotidien est considérablement ralenti.
Je m'explique. J'ai vu fleurir depuis quelques semaines, des memes et articles énonçant avec plus ou moins de finesse, le "risque" de grossir pendant le confinement et des méthodes pour y échapper.
Au départ, j'ai ri moi aussi, et puis au bout d'un moment, je me suis dit que l'angoisse d'une pandémie était déjà bien assez grave pour y ajouter une angoisse fabriquée de toutes pièces par notre société capitaliste et patriarcale, la dictature de la bonne meuf et des abdos.
La lecture de cet article, écrit par la personne derrière le compte instagram Corps Cools m'a permis de réaliser la puissance de cette aliénation:
Extraits:
Je ne comprendrai jamais pourquoi on félicite tant quelqu'un qui a perdu du poids et qu'on conspue celle ou celui qui a pris du poids (c'est souvent CELLE d'ailleurs). Ou qu'on imagine que la vie d'une personne bien gaulée (aka "mince") est beaucoup plus facile. Il m'est arrivé de le croire alors que je connais assez la nature humaine pour savoir que le bien-être est beaucoup plus complexe qu'une histoire de poids ou de silhouette.
Profitons de ce moment de ralentissement de nos vies de fou, pour adopter l'amour de soi.
Et si nous avons faim, et si nous avons désormais le temps de cuisiner, et si manger et boire sont des plaisirs que le COVID-19 ne nous enlèvera pas, grand bien nous fasse.
Pour aller plus loin dans la dégustation, je vous conseille:
- d'écouter le podcast "Bouffons"
- de vous abonner à la newsletter "Bouche Magazine" en cliquant sur ce lien: http://bouchemagazine.com/
- de faire votre liste des restos, bistrots où vous irez quand vous pourrez sortir à nouveau, et celle, rêvée, qui compte les endroits un peu lointains... (Je vous livre d'ailleurs mon numéro 1: äponem, qui n'est pas si loin de moi)
- de ne pas oublier dans votre liste de courses les aliments et boissons qui vous réconfortent...
La vie à toute allure reprendra son cours bien assez tôt... Et nous songerons avec nostalgie au temps du confinement, vous verrez.
Merci d'être arrivé.e.s jusque là. A bientôt.