On suit l'actualité ou on ne la suit pas, hein. Ce blog essaye de la suivre, mais de façon très saupoudrée, par-ci par-là, car il me faudrait tellement plus de temps si je devais poster chaque fois que j'ai envie de réagir!
Je vais vous dire (j'aime bien m'adresser aux lecteurs, ça me donne l'impression que je parle d'une tribune, mais je réalise que vous êtes bien peu nombreux, the "happy few" comme l'écrivait Stendhal, ouais je me la pète), je vais vous dire donc, comment ça se passe juste avant que j'écrive ici. Je lis un truc, j'entends quelque chose à la radio, je vois une image, j'ai une idée, je bois un verre de rouge et c'est parti.
L'actualité c'est quoi en ce moment? La coupe du monde bien sûr. D'où ce titre "Ras la coupe" qui est sans grande originalité mais qui traduit bien mon état d'esprit du moment. Le foot j'aime l'idée, un beau sport, j'aime bien Cantona. Le regarder à la télé, bof. Imaginer ce que je pourrais faire avec l'équivalent du salaire mensuel d'un joueur pro, ça me rend dingue. Entendre ces vuvuzelas de malheur, je dégaine mon produit anti-guêpes je me crois attaquée.
Mais forcément le foot nous rapppelle des souvenirs. La coupe du monde contribue à graver dans les mémoires des instants. 1998: j'étais en 3e je passais mon brevet. Inoubliable un instant pareil. 2002: j'sais plus (pas si efficace en fait). 2006: l'Italie gagne contre la France. On apprend que Materazzi a insulté Zidane sur sa soeur ou son origine on sait pas bien. Il a pris une tête dégarnie dans le plexus pour ça, ça lui apprendra. On roule cet été-là, juste après la coupe du monde, dans une vieille Golf grâcieusement prêtée par Finda qui est immatriculée en Italie. On ramasse:
"Racistes!", nous lance une dame sur l'avenue du Père Soulas. "Pizzda Pizzda Italia!!", nous scandent des Roumains qui tiennent à nettoyer notre pare-brise... Et j'en passe.
Voilà où je veux en venir. Le foot peut rendre stupide. Et amener à faire des raccourcis débiles. Alors, je salue Télérama qui dans un reportage spécial "La culture foot en Angleterre" illustre les propos de ses journalistes par des oeuvres de grands artistes inspirés par ce sport, et qui contribuent à le sortir, l'espace d'un instant de la médiocrité dans laquelle il bascule bien souvent.
"Footballeur" Picasso, 1961
"Parc des Princes" Nicolas de Staël, 1952