dimanche 31 octobre 2010

Comment vous dire que la musique a de l'avenir

© Maxime "Dino" Raimond

Hadopi, rapidshare et autres hôtes de téléchargement, i-tunes, la carte 12-25 de Frédéric Miterrand qui permettra de télécharger 50 euros de musique en toute légalité,  MP3 versus Wav... Merde! On pourrait croire que la musique part en vrille!
Heureusement, il y a Set&Match. Et n'allez pas croire que je ne suis pas objective, la musique c'est sacré, jamais je ne cèderais à faire des louanges par amitié ou parce qu'on me propose de l'argent.
On le disait déjà dans les rayons de la Fnac, le disque a de l'avenir en tant qu'objet. Les gens continueront d'acheter pour l'objet, à condition qu'il soit travaillé, qu'il y ait une esthétique. Bon, ça ne se vérifie pas tellement dans les chiffres, mais dans la philosophie et les intentions, oui.
Set&Match ne fait pas les choses à moitié. Et Bunk, Faktiss, Jiddy et Spaaz donnent une belle leçon à l'industrie du disque et autres imposteurs de ce secteur. Ils prouvent qu'on peut faire des choses abouties, avec peu de moyens mais un grand talent, de la débrouille et de l'audace surtout.

Leur street album "Comment te dire" sorti le 29 octobre est un concentré de tout cela. Set&Match est bien entouré et ça donne 9 morceaux avec un producteur différent par titre, une esthétique impeccable, des vidéos "j'te laisse imaginer le staff". On ne se moque pas de nous. A l'écoute de l'album, on n'a pas l'impression que tous les titres se ressemblent. Et ça mes amis, c'est un gage de qualité. 
Le "Digestif" arrive comme un apéritif, puisque c'est le premier titre de l'album. Une belle mise en bouche qui a un goût de grec-frite. "Get Money", "Je me fais yech", "Rentre à yep" et "Ghetto Pamplemousse" révèlent les qualités d'écriture des bonshommes et leur goût pour l'auto-dérision. Mention spéciale au morceau "Shlag" pour les phases de haut niveau, les rimes que je préfère pour ma part. "Réveil" fait écho à Kid Cudi,  les  gars ont le sens de la mélodie qui te reste dans la tête. Forcément, il y a toujours le titre où on règle ses comptes: "Hater" remplit ce rôle, mais avec finesse. "Set&Match" avec sa prod minimale me fait l'effet d'un digestif, morceau à la cool, qui viendrait conclure l'écoute de ce disque abouti. Tout ça pour 5 euros.
Bravo les mecs.

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