mercredi 13 juillet 2011

Le weekly planet #25

Je me souviens qu'en cours d'introduction au journalisme à la fac, nous avions appris qu'une légende faisait une photo, bien plus que ce que nous montrait la photo elle-même. J'ai pu le constater, notamment à VISA Pour L'Image, où je m'empressais à chaque fois de lire la légende, avant de me plonger vraiment dans le cliché. Ainsi, je vous propose deux photos cette semaine, dont le sens a été déformé selon les commentateurs. Nous ne saurons jamais vraiment ce qu'il en est.

La première, celle du chef indien Raoni, qui s'oppose fermement à la construction d'un barrage gigantesque au Brésil, au coeur de l'Amazonie. La première fois que j'ai vu cette photo, c'était dans le Mensuel, le magazine du Monde. Elle était légendée ainsi: « Le chef indien Raoni, de la tribu des Kayapos, pleure en apprenant que le Brésil vient d'autoriser mercredi la construction du barrage géant de Belo Monte, au cœur de l'Amazonie ». J'apprends sur le site raoni.fr qu'en fait cette photo et sa légende sont fake. Elle aurait été prise en 2002 lors des obsèques d'un grand ami du chef indien.



La seconde photo a été prise en Bulgarie, à Sofia, le jour de la Gay Pride. Là aussi, les légendes diffèrent et donnent lieu à toutes les interprétations. Certains se demandent s'il s'agit dune création réalisée spécialement pour la gay pride, d'autres s'il s'agit tout simplement de l'oeuvre d'un street artist à la Banksy, et d'autres encore y voient la fascination du peuple Bulgare pour la société américaine et la consommation de masse qui s'y rattache. Allez savoir... Quoi qu'il en soit, je salue l'imposture, qui me paraît plus audacieuse, artistiquement parlant, que les statues vulgairement coloriées à côté du Corum sur l'Esplanade (amis Montpelliérains...).





C'est un peu ce que je fais aussi dans le weekly planet. Je légende des photos, des images, pour leur faire dire ce que je veux. Mais dans mon cas, il ne s'agit pas d'intox ou de désinformation. Mon but est uniquement de partager ce qui m'inspire et de faire appel à votre imagination, ainsi qu'à votre sens critique et esthétique. Le weekly, c'est 50/50. Vous participez à sa création autant que moi...





Vous ai-je déjà dit que la sagesse, parfois bien plus que dans les livres, se trouve sur les murs gris des villes?





L'amour lui aussi se dit dans des phrases simples. L'artifice, le baratinage, en faire des tonnes, tout ça c'est l'apanage de ceux et celles qu'il faut fuir. Les filles, s'il en fait des tonnes; les gars, si elle se révèle bien plus que parfaite, méfiez-vous ou fuyez ! 
You talk to me with words, and I look at you with feelings.





J'ai lu un livre que j'ai beaucoup aimé cette semaine. Il s'agit de No et Moi, de Delphine de Vigan. J'ai particulièrement apprécié cette métaphore: "Moi je préférerais être ailleurs, suivre une droite qui mènerait dans un endroit où les mondes communiquent entre eux, se recouvrent, où les contours sont perméables, où la vie est linéaire, sans rupture, où les choses ne s'arrêtent pas brutalement, sans raison, où les moments importants sont livrés avec leur mode d'emploi (niveau de risque, branchement sur secteur ou pile, durée prévisible d'autonomie) et les équipements nécessaires (airbags, GPS, aide au freinage d'urgence)."





Cette semaine, la palme du swag revient au foulard dans les cheveux. Lorsqu'il est porté avec coquetterie, il devient tout d'un coup beaucoup plus érotique, n'est-ce pas?





Vous aurez bien sûr remarqué qu'il y a une constance, un déroulement type, des sujets de prédilection dans chaque weekly planet. J'espère que cela ne vous ennuie pas. Moi je trouve ça beau la constance...

A bientôt.

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