photo: Dino
Je suis tombée ce matin sur un très bon texte dans GQ, écrit par Géraldine Sarratia, critique musicale aux Inrocks notamment. Elle y dépeint un portrait au vitriol des chanteuses à guitare acoustique. Les Carla Bruni, Linda Lemay, Elodie Frégé, Anaïs, Rose, Ayo et compagnie n'ont de la touche rock'n'roll que la guitare. L'expression utilisée par l'auteur, "ce sont des Francis Cabrel sans moustaches" (encore cette fichue moustache), illustre assez bien le propos. Les filles à guitare sont gentilles, elles ne veulent pas déranger, elles se mettent dans un coin et susurrent pour ne pas trop faire de bruit. Pourtant la guitare est un symbole fort! Et même acoustique, elle renvoie aux chants gitans qui sont loin d'être murmurés, ou à Brassens qui chantait du politiquement incorrect et mettait de la puissance dans ses mots plutôt que dans ses riffs. Mais ça faisait son effet.
Ajourd'hui, alors que l'on s'apprête à fêter les 40 ans de Mai 68, les chanteuses-murmureuses à guitare fichent en l'air les combats menés par des Patti Smith, des Debbie Harry, des Janis Joplin. Rock'n'roll. Des femmes qui en avaient. Qui se faisaient entendre. Qui prenaient le pouvoir par le biais de la musique. Au contraire les chanteuses-murmureuses reprennent leur place de gentille fille, qui chante le regard baissé et l'air désolé. Une régression dans la révolution féministe!
A quoi est dû le succés de ces chanteuses qui grattent mollement?
Personnellement, je rêve toujours secrètement d'être une rock star au féminin, qui hurle et assume son pouvoir. Qui a un charisme fou et une voix à la Janis Joplin. Une femme qui bouscule tout.
Filles! Femmes! Ne vous endormez-pas au son de Carla Bruni! Regardez où l'a menée sa musique de colombe doucereuse. Sincèrement, ça vous fait envie?
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