dimanche 28 mars 2010

Bien dans sa case


photo: maxime raimond - Jonnystyle dans sa case

Hier soir j'ai participé à une expérience intéressante. Du théâtre, dont les spectateurs sont les acteurs. Pas de jaloux.
Domini Public est un concept du catalan Roger Bernat. Chaque participant reçoit un casque audio, qui est branché sur la même fréquence, et qui diffuse de la musique classique. Une fois que tout le monde est branché, une voix commence à nous poser des questions et nous incite, pour y répondre, à bouger, faire des gestes, lever le poing... Et là un curieux ballet commence, où chacun regarde les autres, "tiens, lui il est né à Montpellier, c'est rare", "on est beaucoup à avoir déjà volé dans un supermarché", "il y a des artistes dans l'assemblée", "eux avouent s'être changés et regardés dans le miroir avant de venir"... Les questions concernent la vie, l'intime, l'expérience de chacun, l'apparence, les centres d'intérêts. Ca nous fait rire, mais ça nous met aussi mal à l'aise. Comme cette question: "si vous vous êtes déjà touché(e)s lorsque vous avez la main dans la poche, mettez les mains dans les poches". Et là la voix enchaîne: "vos réponses sont-elles influencées par celles du groupe", "répondez-vous avec honnêteté?". Certains reconnaissent que non. 
Et puis, selon les groupes formés, nous devenons policiers, prisonniers ou secouristes. La voix finit par nous diriger et par faire de nous une masse docile, qui prend pour cible un groupe stigmatisé. Nous finissons devant un écran (ça a commencé en plein air) sur lequel défilent des figurines ordinaires, des gens comme nous, et la voix n'en finit plus de poser des questions mais elle ne nous demande plus d'y répondre. Elle est entrée dans l'intime. Elle est à l'intérieur de notre tête. Elle nous voit, elle sait que nous voulons entrer dans une case et que nous ne nous sentirons bien qu'une fois dans cette case. 
"Vivez-vous la vie dont vous aviez rêvé?", demande-t-elle. 

Etes-vous conscients du réel pouvoir de la masse, des codes, des cases, des classes, des apparences? Etes-vous bien dans votre case?


jeudi 18 mars 2010

Stylefile #2

Aaaaah les fringues et moi... En ce sens, je suis une vraie fille. Quoique ce n'est pas l'apanage des filles, le goût des vêtements. Il a toujours existé des "élégants" quelle que soit l'époque. Et des "élégantes".
Je l'avoue, chaque jour ou presque, je me rends sur un ou deux blogs consacrés à la mode et aux styles. C'est mon péché mignon. Je suis d'accord avec le fait que le vêtement reflète la société à un instant T. Il est aussi le reflet de ce que nous sommes, notre seconde peau. C'est pourquoi j'estime que la mode n'est pas superficielle! Bien sûr, la suivre tel un fanatique, ça c'est compulsif et quelque peu superficiel. 
Arriver à avoir la classe, c'est traverser ce tumulte avec lenteur, application et goût bien entendu! Tout est dans le goût.
J'aime les styles simples, intemporels et cool, les matières simples, les couleurs unies et froides, les belles coupes et les superpositions réalisées avec art, les lunettes de soleil discrètes mais racées. Pas les grosses lunettes griffées qui clignotent comme un gyrophare. Pas les matières synthétiques qui rétrécissent au premier lavage, les couleurs criardes, les vêtements ultra-moulants, le combo mini-jupe-talons-décolleté-over-maquillage, les hauts très transparents, les décolletés trop évidents. 

La subtilité. Le clin d'oeil. La référence discrète. Ca j'aime. Un peu comme la new yorkaise Kate Lanphear. 
Si lumineuse. Si belle dans la simplicité. Nous y (re)voilà.









dimanche 14 mars 2010

La grâce de José James

Il fallait que je lui rende hommage. Il m'a tellement touchée lors de son concert.
Au Jam, le 5 mars dernier.
Tandis que le public s'installe sur les chaises en plastique alignées face à la scène, un homme passe déposer une bouteille d'eau sur le devant de la scène. Discret, il porte une écharpe rouge sur un costume noir, il se déplace presque sans toucher le sol il semblerait, je remarque une mèche blanche sur le dessus de sa tête, il sourit poliment et repart en coulisses. Comme ça. Presque personne n'a remarqué que c'était l'artiste qu'ils venaient écouter ce soir. Trop affairés à s'installer, à aller au bar, à se raconter les dernières nouvelles.
Moi, je l'ai remarqué, cachée derrière mon thé à la menthe. Et déjà je suis sous le charme.
Beaucoup de présence chez cet homme de 25 ans. Et déjà la classe d'un grand. Est-ce qu'il est venu prendre la température?
Je l'ignore mais lorsque le concert commence, il fait preuve d'un naturel, d'une fraîcheur, et d'une humilité qui embarquent l'audience. Venu présenter son dernier album Black Magic, José James nous propose bien plus. Une voix déjà, tout en douceur, et qui sait se remplir, mais jamais sans trop en faire, juste quand c'est le moment opportun. Un corps. Il bouge avec beaucoup de grâce, on sent qu'il est traversé par la musique jusqu'au bout de ses doigts.
Il savoure.
Et nous aussi.
Il est accompagné de trois musiciens: un guitariste, un batteur et un musicien-clavier-pianiste. Eux aussi nous embarquent, ils sont sur leur planète, celle où José James répond à leurs battements de coeur et leurs respirations. Il les écoute de temps à autre et s'adosse au mur du fond de la scène. Il est lui aussi spectateur de ce moment et tout ceci vit en harmonie. Dommage que la choriste détonne avec ces couleurs-là. Elle a un "look d'hôtesse de l'air sur le retour" dixit mon amie qui m'accompagne. J'ai trouvé la formule funky. C'est vrai qu'on ne comprend pas trop ce qu'elle fait là, elle fait penser à des chanteuses que l'on voit dans les bars ou les campings à la plage l'été. Bien que je n'ai rien contre ces intermittentes du spectacle. Mais je ne comprends pas trop ce qu'elle a en commun avec José James et ses musiciens. Elle n'a rien de saisissant, elle sait chanter, mais elle ne sait pas bouger. Elle met d'autant plus en valeur la classe du quartet. Rien n'est perdu.

J'ai lu quelquepart que la science n'a rien à nous apprendre sur l'Homme avec un grand "H" mais que seule la poésie en a le pouvoir. C'est de la poésie qui transpire de tous les pores de José James, et les hommes devraient être fiers et s'inspirer de ce représentant si sensuel et raffiné.



lundi 8 mars 2010

There'll be no darkness tonight, Lady our love will shine


maxime raimond road trip

C'est le début du morceau "The lady in my life" de Michael Jackson. Je l'ai redécouvert grâce à Jazzy Jeff et sa mixtape "He's the king, I'm the dj" qu'il a sortie en hommage à MJ à la fin de l'été.
There'll be no darkness tonight, lady our love will shine.
Comme c'est beau.
Il avait le sens de la formule Michael, on partirait au bout du monde après avoir entendu une telle chose. C'est si délicat, si lumineux, sans jeu de mot.

Et alors quand ça part à "I want you to stay with me, I need you by my side" avec la guitare qui entre en scène...
C'est donc ça le transport amoureux?
Est-ce que ce n'est pas aussi partir en voyage avec Marvin Gaye ? Lui aussi avait le sens de la formule qui hérisse les poils, dans un style un peu plus direct que Michael certes. "Let's get it on, You know what I'm talkin' 'bout, Come on, baby, hey, hey, Let your love come out..."

Me voilà partie.

Si vous aussi vous voulez profiter du voyage avec MJ, la mixtape à télécharger ici: