dimanche 14 mars 2010

La grâce de José James

Il fallait que je lui rende hommage. Il m'a tellement touchée lors de son concert.
Au Jam, le 5 mars dernier.
Tandis que le public s'installe sur les chaises en plastique alignées face à la scène, un homme passe déposer une bouteille d'eau sur le devant de la scène. Discret, il porte une écharpe rouge sur un costume noir, il se déplace presque sans toucher le sol il semblerait, je remarque une mèche blanche sur le dessus de sa tête, il sourit poliment et repart en coulisses. Comme ça. Presque personne n'a remarqué que c'était l'artiste qu'ils venaient écouter ce soir. Trop affairés à s'installer, à aller au bar, à se raconter les dernières nouvelles.
Moi, je l'ai remarqué, cachée derrière mon thé à la menthe. Et déjà je suis sous le charme.
Beaucoup de présence chez cet homme de 25 ans. Et déjà la classe d'un grand. Est-ce qu'il est venu prendre la température?
Je l'ignore mais lorsque le concert commence, il fait preuve d'un naturel, d'une fraîcheur, et d'une humilité qui embarquent l'audience. Venu présenter son dernier album Black Magic, José James nous propose bien plus. Une voix déjà, tout en douceur, et qui sait se remplir, mais jamais sans trop en faire, juste quand c'est le moment opportun. Un corps. Il bouge avec beaucoup de grâce, on sent qu'il est traversé par la musique jusqu'au bout de ses doigts.
Il savoure.
Et nous aussi.
Il est accompagné de trois musiciens: un guitariste, un batteur et un musicien-clavier-pianiste. Eux aussi nous embarquent, ils sont sur leur planète, celle où José James répond à leurs battements de coeur et leurs respirations. Il les écoute de temps à autre et s'adosse au mur du fond de la scène. Il est lui aussi spectateur de ce moment et tout ceci vit en harmonie. Dommage que la choriste détonne avec ces couleurs-là. Elle a un "look d'hôtesse de l'air sur le retour" dixit mon amie qui m'accompagne. J'ai trouvé la formule funky. C'est vrai qu'on ne comprend pas trop ce qu'elle fait là, elle fait penser à des chanteuses que l'on voit dans les bars ou les campings à la plage l'été. Bien que je n'ai rien contre ces intermittentes du spectacle. Mais je ne comprends pas trop ce qu'elle a en commun avec José James et ses musiciens. Elle n'a rien de saisissant, elle sait chanter, mais elle ne sait pas bouger. Elle met d'autant plus en valeur la classe du quartet. Rien n'est perdu.

J'ai lu quelquepart que la science n'a rien à nous apprendre sur l'Homme avec un grand "H" mais que seule la poésie en a le pouvoir. C'est de la poésie qui transpire de tous les pores de José James, et les hommes devraient être fiers et s'inspirer de ce représentant si sensuel et raffiné.



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