samedi 19 décembre 2009

L'homme en noir (et blanc)





Kid Cudi par Angela Boatwright


Kew par Maxime Raimond


le photographe (my soulful man) photographié par moi-même 

Il parait qu'il existe un rêve initiatique qui concerne toutes les femmes sans exception. Certains vont même jusqu'à dire que ça se passe toujours au même âge... C'est le rêve de "l'homme en noir". Ne me demandez pas le sens de ce symbole, je n'en sais rien. J'en entends beaucoup parler mais je n'ai pas compris en quoi il est vraiment initiatique. Je sais en tout cas qu'il représente quelque chose de très angoissant.

L'homme, moi, je le préfère en noir et blanc. Avec une cigarette au bec, un peu dans la pénombre. Quelle est la condition de l'homme aujourd'hui? Devient-il un objet de la même façon que la femme dans le marketing? Je suis allée voir le documentaire de Patric Jean, La Domination Masculine, alors je m'interroge. Ce film fait un état des lieux de la condition de la femme et de l'impact du féminisme sur la société et les hommes. Certains sont très hargneux, au Québec, ils ont monté une ligue anti-femmes. Ca fait froid dans le dos. Que dit le documentaire? Par exemple, que dans les magasins de jouets, les filles ont droit à toute la panoplie pour faire le ménage et la cuisine habillées en princesses "pour de faux" et que les garçons jouent à la guerre en Irak, aux pirates ou aux bricoleurs. Mais là, n'oublions pas que nous sommes dans le marketing. Marketing = caricature poussée à l'extrême et vulgarisation. Ce documentaire est très bon, il aborde des sujets beaucoup plus graves que les jouets, mais je ne souhaite pas en faire un résumé. Le mieux reste encore d'aller le voir. Très instructif.

Car mon sujet, c'est l'homme en noir et blanc. Celui qui dégage une classe folle. Qui frappe l'oeil de l'esthète. Allez voir le site de Hedi Slimane, vous comprendrez. L'homme aussi peut être contemplé comme un objet d'art. Ce n'est pas un privilège réservé à la femme. D'ailleurs, la femme, je la préfère androgyne. Mais ça c'est personnel.

Les hommes sont peut-être des femmes qui s'ignorent. Allez savoir.

vendredi 18 décembre 2009

Pour faire fondre la neige


maxime raimond


Le froid nous empêche de sortir du lit le matin. Puis quand on finit par sortir dehors, il s'infiltre par les manches des vêtements, à travers les mailles du pull, il passe par le col de la veste pour vous glacer le cou. Ici, dans le Sud, nous ne sommes pas habitués à ça. Le froid nous oblige à marcher les épaules rentrées et les bras raides le long du corps. On a l'air de robots ou d'avoir un balai là où il faut pas. Et puis on empile les vêtements, les écharpes, et après tout ça, difficile de fermer le dernier manteau. Le manteau, parlons-en. On ne connaît pas ici les vrais gros manteaux, les grosses doudounes qu'ils portent au Canada, personne n'en a. On trouvera plus facilement dans nos armoires des pulls légers, un blouson en jeans ou en cuir, une paire de gants. Voilà la panoplie pour affronter le froid par chez nous. Petits rigolos que nous sommes.


On pourrait s'inspirer des petites Anglaises pour faire fondre la neige. Elles sortent, quel que soit le temps, en minijupe et sans collants. Leur secret pour ne pas avoir froid? Je crois qu'il réside dans le degré d'alcool des boissons qu'elles consomment lors de ces virées "pour faire fondre la neige".


J'ai une autre solution. Elle m'est apparue ce matin, lorsque je me suis levée. J'ai allumé l'ordi et là j'ai vu qu'une mixtape de Supersonic Conscious Reggae était "arrivée" dans le lecteur. Et bien la voilà LA solution pour faire fondre la neige et réchauffer vos petits bras: écouter du reggae! Effet garanti: j'avais ouvert les fenêtres pour aérer et je n'avais même pas froid. Il y a d'autres façons de lutter contre le froid, comme par exemple en sollicitant des sens qui ne sont pas touchés par lui. Ici en l'occurrence: l'ouïe. Et puis l'imagination finit par s'en mêler, et vous voilà parti(e) à la plage, sous un soleil de plomb. Heureusement que l'on peut encore rêver et que les rêves résistent au froid. 


Plus que trois mois. Courage.

jeudi 26 novembre 2009

Push pas mémé: news!




photo: les mains de Gab, notre ingé-son - (MR)


Si vous suivez un peu l'actu du "silvaplanet", vous connaissez sans doute l'émission "Push pas mémé". Il s'agit d'une émission de radio musicale, hebdomadaire, que nous animons, Greg, Manu (à part qu'en ce moment il est en arrêt-répétition-de-son-groupe-Opside jusqu'en Janvier) et moi sur radio Clapas (93.5), une radio locale de Montpellier. 
Cette émission, c'est pour moi un moyen de partager des sons que j'affectionne particulièrement, mais aussi des émotions qui accompagnent ces sons. Car la musique me fait un effet inexplicable, elle est comme une béquille et sans elle, je flétris.
Voilà pourquoi je vous parle de cette émission et d'une nouveauté la concernant: elle est désormais téléchargeable gratuitement sur fairtilizer. Cela veut dire que vous pouvez la mettre au chaud dans vos fichiers mp3 et l'écouter quand vous voulez. Il suffit de s'inscrire sur fairtilizer, et c'est pas un site relou qui bombarde de pub. Je ne reçois jamais rien d'eux, c'est aux membres en fait d'aller chercher des sons, de l'info, etc... C'est un site que j'apprécie particulièrement et sur lequel je trouve souvent des perles que je passe ensuite à la radio.


J'espère que vous vous y retrouverez là-dedans.


Bonne soirée.

lundi 23 novembre 2009

vendredi 20 novembre 2009

Sixteen obsession


Al Green - Sweet Sixteen - Soul Train 1974
par arniken

Al Green, qui chante Sweet Sixteen, car cet âge-là inspire de vraiment belles chansons, allez voir sur le web.



copyright: American Apparel, friand d'ados lubriques.


copyright: Disney, qui vend du rêve de princesse sans la notice.


Oui ça fait toujours mieux un titre en Anglais, c'est plus "catchy" comme ils disent dans le marketing. Ca fait un moment que je constate que les hommes, surtout des artistes, sont obsédés par cette âge-là: 16 ans. Mais pourquoi donc? Il n'y a qu'à voir tous les morceaux de musique qui en parlent, de l'âge des jeunes filles en fleur. Qui s'est penché sur la problématique de ce jeune âge qui cache parfois une femme-enfant qui termine sa puberté? Un âge-carrefour où certaines ados se transforment en petites p.....asses? Sont-elles au moins conscientes de ce qu'elles renvoient?


La liste des artistes n'est pas exhaustive:
Il y a déjà "The Heavy" dont la video est sur le blog, puis Iggy Pop, Billy Idol, Al Green, The Roots aussi, avec leur morceau "Birthday Girl" parlent de ces jeunes filles de 16 ans qui en paraissent 22. Il y en a des tas d'autres.
Connaissez-vous également l'émission de MTV "Sweet Sixteen" traduite pour la France par "Mon Incroyable Anniversaire"? 16 ans aux Etats-Unis, c'est l'âge de tous les permis. Il faut les voir ces ados en rut qui se font offrir une bagnole de luxe comme première voiture. Parce que 16 ans c'est un âge initiatique, il faut marquer le coup. 


Où sont passés les rêves de princesse de l'enfance? Balayés! Avec l'affiche de Disney, je l'avoue je suis quelque peu sarcastique. La référence aujourd'hui, c'est Loana, Pamela Anderson, Mariah Carey... Sérieusement, je croise souvent des ados habillées comme des bimbos. Elles ne rêvent plus du prince charmant, elles rêvent de s'acheter un porte-jarretelles (car le string elles l'ont eu pour l'entrée en 6e, vous croyez quoi?). Alors forcément, ça fait tourner la tête des hommes. Je ne leur jette pas la pierre. Ni à ces adolescentes d'ailleurs. Surtout pas, elles sont des victimes: la majorité d'entre elles ne savent pas ce qu'elles font.




jeudi 12 novembre 2009

Le look de coco





   



J'ai choisi ces photos d'Angela Boatwright car je trouve que les modèles ont un vrai look et pourtant il sont aux antipodes l'un de l'autre: le premier modèle, c'est Solange Knowles, la soeur de Beyoncé qui a choisi de renoncer à la crinière de feu et elle a bien fait, elle fait beaucoup moins r'n'b bitch ainsi. Le second modèle, c'est un enfant mexicain, un kid issu d'un milieu défavorisé (comme elle dit Fadela) qui a autant voire plus de style que Jay-z. Le budget ne fait pas le look.


Bon, je ne voulais pas mettre comme titre "t'as le look coco", car même s'il collerait parfaitement au sujet, quelqu'un l'a déjà fait. Normal c'est aussi facile et tentant que de faire des blagues charcutières concernant la sortie du film "Saw 6".
Le sujet du jour c'est ce livre, Le Dictionnaire du Look écrit par Géraldine de Margerie et illustré par les photographies d'Olivier Marty. Je ne mâcherai pas mes mots: ce livre est génial! C'est la première fois qu'un dictionnaire me fait autant rire.


Je vous raconte l'histoire: l'autre soir, je mangeais chez IMOË (délicieux resto d'Erik et Ophélie) et j'ai vu chez mes voisins de table un livre qui circulait: le dictionnaire du look. J'ai d'abord pensé: encore un truc tendance qui ne fait que survoler son sujet. Puis je suis quand même aller voir sur le web ce que je trouvais: pas grand chose. Prise de curiosité et sentant là un bon cru, je suis quand même allée l'acheter et je vous assure que je ne suis pas déçue.


Et voilà le topo: après avoir rencontré des tas de tribus, l'auteur a été forcée de sélectionner des looks majoritaires, même si ce n'est pas exhaustif. Mais alors, les morceaux sont choisis. La baby pouffe, la marie chantal, le punk à chien, la lolita, l'electro rock côtoient la gouine à mèche, le bobo, le bling bling, le teuffeur et le hippie chic. Bon, les détracteurs diront sans doute que ce n'est que de la caricature. Il n'empêche il y a beaucoup de vrai dans ce dico.


Extraits:
Le look "jah-jah":
Dernier survivant de la culture hippie, militant mou et altermondialiste notoire, cet être souriant aux yeux rougis par le reggae arpente les rues de la ville les dreads au vent, prenant soin de ne pas se prendre les pieds dans son pantalon bouffant. (...)
Sociotype: Généralement issu de la classe moyenne, le jah-jah est très porté sur les études. A ses yeux, c'est par la connaissance que ce monde malade trouvera son salut. Il n'est pas de fac de France qui n'abrite en son sein un de ces nids à dreads et à bindis. Le jah-jah y suit des cours de philosophie, de sociologie, d'anthropologie, de psychologie et d'ethnologie quand il n'étudie pas les lettres modernes ou la médiation culturelle option cracheur de feu.


L'auteur vise juste et n'a pas peur des mots. C'est ce que j'ai aimé, cette espèce de franchise pleine d'humour, de tendresse (si, si) et parfois teintée d'ironie. J'ai fait le test à la fin pour savoir dans quelle case on me met, ben je n'ai pas réussi à savoir, j'avais d'un peu toutes les cases. Suis-je encore en train de me chercher vestimentairement parlant? Ou est-ce que ça veut dire que ma crise d'adolescence est finie?

vendredi 16 octobre 2009

So...world




Eté 2004: friande de presse magazine, j'achète au point presse de la gare Sofa, un magazine culturel qui n'existe plus aujourd'hui, dommage. C'était bien ficelé. ( La société So press qui l'éditait fait dans le foot avec So Foot). A l'intérieur je découvre cinq ou six pages consacrées à la chanteuse nouvellement arrivée dans les  bacs: M.I.A. avec son premier album "Arular". Son portrait est écrit dans un style plaisant, le journaliste est bien documenté et les photos de la tigresse tamoul laissent rêver à d'autres horizons, où les chanteuses portent des leggings imprimés ethniques et de grands t-shirts en coton, plutôt que des poum-poum shorts à paillettes. Après lecture de l'article, je me rends à la Fnac pour écouter le dit album. Et là c'est la claque, car on aura beau dire ce qu'on veut, à l'époque, M.I.A. elle amène du neuf et de l'explosif. Tout droit venu du Sri-Lanka avec une escale à Londres.


Automne 2009: le duo de producteurs Radioclit et le chanteur malawi Esau Mwamwaya sortent The Very Best: "Warm heart of Africa". Le chant traditionnel malawi vient à la rencontre de prods électro-hybrides un peu barrées et fondamentalement occidentales. Mais quel intérêt de préciser les origines des deux? Car ce projet rend totalement superflu le concept de "musique du monde". La musique EST, point. Elle EST partout, et partout elles reste musique.


Clin d'oeil à l'édito de Pierre-Jean Crittin du magazine Vibrations du mois d'octobre: "Souvent, on nous demande si Vibrations est un magazine dédié aux "musiques noires". La question m'a toujours apparu incongrue. La réponse semble l'être aussi aux yeux des interlocuteurs, à considérer le silence qui suit généralement. Cette réponse est la suivante: puisqu'il est avéré que 80% de la musique populaire du XXe siècle a été créée par des Noirs, il est logique que cette proportion soit respectée dans un magazine qui traite de ce sujet (il ne faut pas trop me pousser pour que j'affirme que, dans les 20% restants, 15% ont été inventés par des musiciens extra-occidentaux)"
C'est dit.


Pour votre plus grand plaisir, un titre à télécharger gratuitement extrait de la mixtape qui a précédé le projet The Very Best, il y a un an avec, bien évidemment M.I.A. et Esau Mwamwaya au chant, entre autres, et Radioclit à la production.


vendredi 2 octobre 2009

Au stade et au musée
















photos: Manchester, automne 2006 - Maxime Raimond


C'est un grand écart que je vous propose. Mais que je trouve pas si grand que ça après réflexion. La magie opère dans les deux lieux. Au musée Fabre dans lequel je me suis rendue cette semaine, j'imagine ce que les peintres vivaient, ce qu'ils ressentaient. Comme nous l'a dit la guide, les beaux-arts nous en disent beaucoup sur la société, ils sont de véritables puits de données sociologiques. Bien que je ne sois pas une spécialiste de l'histoire de l'art, je ressens devant certains tableaux une profonde admiration, et c'est le lieu tout entier qui me transporte dans une histoire commune. Dans Télérama, c'est le portrait du peintre Gérard Traquandi qui m'émeut. J'y découvre la mise en mots de ce que peut ressentir un artiste-peintre lorsque la magie opère, lorsqu'il est parvenu à créer ce qu'il souhaitait: "la magie advient lorsque le peintre a l'ange posé sur son épaule". Un ange qui serait le gage que c'est réussi, qu'un autre monde est atteint.



Ce qu'il y a de fort dans le musée en tant qu'institution, c'est qu'il pourrait être aussi populaire et fédérateur qu'un stade. Et le stade n'est pas une institution moins noble, au contraire. Je m'y suis rendue aussi cette semaine. Dans les tribunes, le vent qui souffle est celui de l'appartenance à une même communauté, une admiration partagée pour la beauté d'un sport, pour l'action de certains hommes. Les langues se délient, la joie et la colère explosent sans retenue, et il y a autant de papis que d'ados, d'enfants accompagnés de leur père et de femmes. Ce qui opère et qui est difficilement qualifiable, c'est la même chose tant au stade qu'au musée.


Le sentiment d'appartenance s'élève contre l'individualisme destructeur. La curiosité pour le passé, pour le génie, la beauté et la prouesse technique nous fait du bien et nous rend plus forts. Que ceux qui ne vont jamais au stade viennent y faire un tour, et que ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans un musée en franchissent le seuil. L'objectif: ajouter à sa réserve d'être-au-monde de nouvelles ressources, des ressources qui nous permettront de mieux comprendre ce monde.


Je salue particulièrement l'Angleterre pour le principe de la gratuité des musées. A quand le lieu de ralliement des jeunes du samedi après-midi au musée plutôt qu'au centre commercial? Peut-être quand l'accès aux musées français sera gratuit...

samedi 12 septembre 2009

Hortefuck

photo: Xenophobia, David LaChapelle, 1997.

Vous en connaissez beaucoup vous des personnes d'origine maghrébine qui mangent du porc et boivent de la bière? C'est fou ça, ces militants UMP ont attrapé dans leur filet l'un des rares qui évoluent sur notre territoire. Ca valait vraiment le coup de le préciser, surtout que c'est un critère d'intégration: le cochon et l'alcool. Ah elle est belle la France tiens! 
Jadis le prestige de la nation c'était la culture, la gastronomie, la philosophie des Lumières... Aujourd'hui les personnes qui nous gouvernent sont en réalité de gros beaufs, des Bidochons en costume taillé sur-mesure, des Q.I. de Loana et d' Eve Angeli dissimulés sous des diplômes de Droit ou d'Instituts d'Etudes Politiques.
Hortefeux ne laisse plus planer de doute sur sa bêtise et son étroitesse d'esprit. Mais c'est tout un parti, toute une pléiade de gens qui sont derrière et qui montent au créneau pour prendre sa défense! Et c'est ça qui fait froid dans le dos. Minimiser la connerie des préjugés cruels envers les personnes qui ont des origines (parfois lointaine dans les générations) situées de l'autre côté de la Méditerranée, c'est cet acte-là qui est hautement plus condamnable que la boutade pourrie et pathétique du ministre de l'intérieur. 

Car s'il connaissait vraiment son pays, celui-là même dont il est administrateur à un poste de haute responsabilité, il saurait qu'il y en a plein des gens de couleur qui mangent du saucisson en buvant du rouge. Et il saurait aussi qu'il y en a d'autres de toutes les couleurs qui ne mangent pas de porc, ne boivent pas d'alcool mais qui pour autant connaissent bien mieux la France et sa population que tous ces politiques.

Prêts pour le lavage de cerveau? C'est déjà bien amorcé. Aller, gardez les yeux ouverts et la conscience claire. On nous prend vraiment pour des cons.

vendredi 11 septembre 2009

Ils ont du goût ces Anglais



Défaites-vous de vos représentations! Les Anglais sont de fins gourmets.
Les personnes qui me connaissent bien le savent: j'aime la bonne cuisine. J'ai fait l'acquisition du dernier bouquin de Jamie Oliver, ce cuisto britannique médiatisé. Un pur bonheur. 
C'est en lisant ce livre que je me suis rendue compte que j'adorais lire des livres de cuisine comme je lirais un roman. Ca me fait rêver toutes ces recettes. Et puis la mise en page, les photos, le ton, le design graphique, tout est souvent très travaillé pour le plaisir des yeux.
Ce livre remporte haut-la-main la palme.

En l'intitulant Tout le monde peut cuisiner, Jamie Oliver rend compte de sa démarche: écrire un livre qui propose des recettes simples à réaliser, à la portée de tous, équilibrées et pleines de saveur. (Non, je ne joue aucun rôle dans le plan média de la sortie du bouquin.)  Il déplore  le succés de la malbouffe  et ses effets néfastes dans son pays et s'engage à les combattre avec ce livre sur le mode du "faites-passer", plus communément appelé "bouche-à-oreille" ou encore "téléphone arabe".

En quoi ce projet est-il plus original? Et bien, c'est parce qu'il tient vraiment ses promesses. Les recettes sont simples et super savoureuses, très bien expliquées et vite réalisées. Et puis il ne nous laisse pas en galère avec nos placards pauvres en ingrédients: il y a une liste de basiques à y installer, du type épices, condiments, conserves et surgelés qui sauvent ceux qui pourraient se démotiver. Oui! C'est la nouvelle Bible!
Sans déconner, ça serait pas plus sympa que chacun se recueille sur son livre de cuisine, qu'on prie à la gloire du curry, de l'anis étoilé, des petits piments, des pâtes, du basilic et du camembert, qu'au lieu d'aller à l'Eglise, au Temple ou  à la Mosquée, on préfère inviter tout le quartier à un rôti dominical?

Dans un autre registre, plus glamour ou plus hype, Gizzi Erskine, elle aussi britannique, rajoute une touche girly au phénomène "cuisine toi-même". Elle est un peu multitâches: styliste, animatrice télé et accessoirement férue de cuisine. Comme Jamie Oliver, elle revendique les bienfaits et la coolitude de la bonne cuisine, mais rapidement exécutée.

Vous voyez venir le truc? Les MacDos et les Domino's Pizza désertés, les restos-à-pigeons qui vous servent de la merde sans scrupules frôlant la banqueroute, les rayons épices, herbes et produits frais des supermarchés dévalisés... Et bien entendu, des hordes de cuisiniers en herbe, exigeants du palais invitant d'autres cuisiniers en herbe pour des gueuletons à la gloire d'une bonne bouffe entre potes fédératrice...

I had a dream.

lundi 7 septembre 2009

Good morning ladies and gentlemen

La matinée commence bien, grâce à ces deux perles que je découvre sur le site musikplease.com. Merci pour ces sept minutes de grande classe.






vendredi 4 septembre 2009

Quoi de neuf?












photos: maximeraimond, silva, dr
cliquer sur les photos pour les agrandir

Burqini versus monokini. Le combat de l'été, qui a fait plus fort que PS versus UMP, démontre une fois de plus que la femme n'a que deux choix: être complètement soumise et cachée ou s'exposer comme un morceau de viande. Et le maillot une-pièce, c'est pas un bon compromis? Sur les plages de Barcelone en tout cas, pas de burqini en vue mais des brochettes de seins nus, jeunes et moins jeunes, et de toutes les nationalités. (désolée mais on ne se rend pas trop compte sur les photos, je n'allais quand même pas laisser mon homme faire de la photo de charme sous mon nez). Le burqini, il y en a un à qui ça porte chance, c'est Alain Bernard, il a pulvérisé son record grâce à cette tenue de bain révolutionnaire.

Et Perpignan alors? Rien de nouveau là-bas: Alduy a été réélu en Juin. Mais qu'est-ce qu'ils ont les Perpignanais? Alduy au pouvoir, les rues toujours aussi sales, la misère toujours plus présente, les bâtiments toujours plus insalubres. Mais en ce moment c'est l'heure de gloire de la ville: le festival VISA pour l'image bat son plein, alors vous ne verrez pas ce à quoi Perpignan ressemble le reste de l'année. Réélire un maire qui nettoie et embellit la ville uniquement deux semaines par an, mouais.

Quid de la contestation étudiante en cette rentrée? Quel sera le nouveau CPE à combattre? Qui sera la "vilaine pine" de l'année scolaire 2009-2010? Attendons un peu, nous serons vite fixés.

Heureusement, dans tout ça, il y a un rayon de soleil. C'est La Roux, ce duo mené par la chanteuse rouquine androgyne Eleanor " Elly" Jackson. Enfin une vraie chanteuse fleur bleue, dont la voix ne trompe pas sur les émotions qu'elle ressent. Une ado qui chante l'amour du XXIe siècle. Sur fond de synthé, le morceau "Tigerlily" est pour moi la gourmandise de la rentrée. Son album éponyme est tout aussi réjouissant.

mardi 25 août 2009

Quoi ma gueule?

photos: maximeraimond
Avec, par ordre d'apparition: Dino, Reso, Toncé, Chicky, Mahdi
Il est des figures nationales qui peuvent faire honte à certains. Quand les inconditionnels de Johnny se font marcher sur les pieds dans un stade immense pour le voir chanter en tout petit-petit, d'autres ont du mal à croire que c'est ça, notre star de la chanson à nous, ici en France. Car avouons-le, il n'est pas fûté ce Johnny. Il arrive avec ses grands sabots, affiche sa cupidité et sa mégalomanie sans scrupules.
Mais pourquoi je vous parle de Johnny? D'abord, parce-qu' on a frémi à la mort de Michael Jackson, lorsque l'on a vu tout ce que ça provoquait. Voilà ce qu'on s'est dit: "et quand ce sera au tour de Johnny de passer l'arme à gauche, où faudra-t-il fuir et se cacher pour ne pas entendre et voir jusqu'à plus soif des chansons, des archives, des interviews...?"
J'ai lu hier par hasard, dans un article sur l'origine des chansons, que l'auteur-compositeur Gilles Thibaut avait écrit "Ma gueule" après qu'ils soient allés boire un coup avec Johnny. Dans le bar, il y avait un type bourré qui bloquait sur Johnny, alors il lui a lancé: "Qu'est-ce qu'elle a ma gueule?"
Quelques heures plus tard, sous la plume de Gilles Thibaut, un tube interplanétaire était né.
Nous atteignons le summum de la créativité avec cette anecdote.
Les "figures nationales" ce sont surtout celles ci-dessus. Pas de pub pour des lunettes, ni pour Ed Hardy, pas d'émigration fiscale en Suisse. Des gueules "vraies", des gueules cassées, des gueules d'illuminés, des gueules gonflées. Bref des gueules idéales pour le délit de sale gueule.

vendredi 26 juin 2009

Parti faire le moonwalk sur la lune




Moi-même je n'y coupe pas, je contribue à l'overdose. Désolée.
Nous allons être abreuvés dans les jours qui suivent d'hommages à gogo, de clips, de chansons, de reportages, de produits dérivés et autres récupérations morbides de la disparition de Michael Jackson. Déjà aujourd'hui, les voitures qui roulent vitres ouvertes et musique à fond diffusent selon les radios, en larsen, Beat it, Thriller, Bad...
Et la poésie dans tout ça? Car il y a de la poésie dans cette disparition. Une histoire qui a commencé comme un conte, celle d'un homme qui en 20 ans de sa vie en avait déjà vécu 50 (si l'on compare à une bonne carrière de pop star). Mais le conte déraille, l'homme devient une sorte d'ange déchu, qui a fini par se décomposer de son vivant, par perdre sa peau, son nez, sa vigueur, sa grâce, sa tête?
Et hop il disparaît, à un moment où on ne s'y attendait pas. Je pense qu'il en avait marre de nous, êtres humains si ordinaires. C'était pas drôle la vie sur terre, alors il est parti faire le moonwalk sur la lune.

jeudi 4 juin 2009

Stake your claim

Quand la new school prend le meilleur de la old school. Go young !!!

Mais la old school n'est pas en reste

Duel au sommet!

Fines bouches

Avis aux amateurs de sensations fortes pour les papilles, de bonbons acidulés, de tartines grattées à l'ail, de hamburgers dégoulinants, de pata negra, de peinture acrylique, et autres gourmandises, l'expo "Fines Bouches" investit le délicieux restaurant IMOE, sur le faubourg Boutonnet.

dimanche 10 mai 2009

Barcelone mon amour




photos: Marion, Silva

De retour dans tes bras, la ville qui ne dort jamais...
J'ai été dérangée par l'image que te donnait le film à succès de Woody Allen, "Vicky Cristina Barcelona". Que de clichés... Et nulle part cette effervescence qui n'appartient qu'à toi. Alors j'ai voulu retourner dans tes rues, pour voir.
Je reviens dans tes bras pour un court séjour et je te découvre sous un nouveau jour, encore.
Il y a dans l'air quelque chose d'apaisant, la fête du soir se prépare, on prend le temps de vivre, on observe les styles, les gens, vieux et jeunes qui trinquent ensemble. Les restaurants vous servent jusqu'à minuit passé, vous trouvez des fruits frais le matin, coupés, préparés, pour rafraîchir le gosier. Une boutique vend des cartes postales vintage de la ville: des photos prises dans les années 70, 80, qui nous rappellent que Barcelone a existé bien avant tout cet engouement.
Les photos ci-dessus, elles, datent de 2009 mais ont été prises avec l'appareil jetable le plus meilleur marché qui soit. Pourtant elles respirent l'humeur ressentie lors de mon escapade là-bas. Cette humeur qui fait résonner en moi tous les souvenirs que je garde de chacun de mes passages dans cette ville.
Yo! Amor...
Je reviendrai.

mercredi 29 avril 2009

La patate!

photo: Maxime Raimond Joyeux anniversaire au modèle. Je t'aime sis'. Je choisis le moment sans grande originalité je sais. Si on n'a pas encore compris que c'est la crise depuis quelques mois... Justement, la crise engendre des idées, de nouvelles stratégies, etc... Les magazines féminins ne s'y sont pas trompés. "La crise a du bon, on revient à des valeurs simples, basées sur le bien-être simple, le plaisir de se retrouver entre amis, en famille, les joies du recyclage de fringues, de chaussures, faire son marché..." Et les rédactrices en chef de ces-dits magazines de nous conseiller d'acheter cette paire de chaussures "bio" et équitable à seulement 120 euros. Ou ce sac en plastique dans la même matière que les sacs de Barbès que Xuly Bet balance sur les podiums et commercialise à un prix "haute couture". La crise c'est vendeur les amis! Vendeur de bonheur en toc, de légumes "bio" mais à l'indice carbone qui explose et surtout vendeur de bonne conscience...
J'en viens au sujet du jour (enfin du mois, du trimestre même, car mes billets se font rares... C'est la crise pour moi aussi, plus de biffetons dans mes poches!!!) : comment garder la patate, mais pour de vrai ?!
En regardant cette photo.
Ou en regardant les choses du bon côté. La salade de patates peut aider (cf: photo). Les beaux jours aussi y sont pour quelque chose. Allez quoi, on va pas se laisser abattre. Si ça se trouve ce qui nous attend est pire. J'ai commencé un bouquin ce matin, et dans les premières pages j'ai lu un truc très philosophique que je m'empresse de vous transmettre : "Nous traversons le présent les yeux bandés. Tout au plus pouvons-nous pressentir et deviner ce que nous sommes en train de vivre. Plus tard seulement, quand est dénoué le bandeau et que nous examinons le passé, nous nous rendons compte de ce que nous avons vécu et nous en comprenons le sens." C'est de Milan Kundera, un chic type.
Voilà, on est peut-être morose en ce moment, mais y'a t-il vraiment de quoi rester au fond du gouffre? N'y a-t-il rien dans vos vies qui ait une importance telle que malgré toutes les tempêtes extérieures vous êtes heureux lorsque vous entrez en contact avec cette chose (ou cette personne, ne soyons pas vexant)?
Avoir la patate, ça ne tient à pas grand chose. Cette photo vous le dit: commencez déjà par rire. L'humour c'est salutaire. Et puis de toutes façons cette crise, il vaut mieux en rire: les inégalités s'accroissent dans le monde? Les plus riches s'en mettent plein les poches de peur qu'il n'y ait plus rien bientôt? Vous vous êtes faits avoir? Et alors?!
Moi je m'en fous, ce soir je me fais en entrée une soupe de courgettes et de roquette, puis des lasagnes au saumon, poireaux et brousse, et enfin une tarte aux myrtilles. Et j'emmerde la crise et tous les magazines féminins.

dimanche 15 février 2009

Les p'tits du jardin d'enfant

photos: maxime raimond dit "le kid de la photo"
Ambiance. Refrain du morceau "Changement" par Orelsan:
"Les vieux comprennent pas c'qu'il s'passe dans la tête des jeunes
Ils sont pas élevés par la télé, par la PlayStation
Ils comprennent pas à quel point on est fêlés
Ils connaissent pas Internet, les boîtes, les grecs, les DVD
Les vieux comprennent pas c'qu'il s'passe dans la tête des jeunes
Ils sont pas élevés par la télé, par la PlayStation
Ils comprennent pas à quel point on est fêlés
Ils connaissent pas l'rap, les portables, le shit, la Despé..."
Dimanche. Au jardin d'enfants, il y a un petit groupe de ptits gars: 10-12 ans maximum. Ils s'amusent sur le tourniquet, ils grimpent sur l'espèce de tour en feraille, puis c'est l'heure de la pause sur le banc. Ils se regroupent autour du plus grand (13 ans à tout casser) pour mater son i-phone. A 13 ans son premier i-phone! Et ça fait des commentaires sur la télé (qu'on peut regarder sur ce téléphone, et oui), sur l'émission qui est en train de passer ("Next"): "et ça veut dire quoi next? Ben ça veut dire suivant!".
"Next", pour les "vieux" qui ne connaissent pas, c'est une émission de télé-réalité où une personne (gars ou fille) a rendez-vous avec 5 autres personnes (du même sexe ou pas, c'est selon l'orientation) qui attendent dans un bus. Si la première personne n'est pas du goût du courtisé(e), hop, il peut passer à la suivante quand il veut en disant "next". Le(a) prétendant(e) remballé(e) repart bredouille dans le bus et c'est un(e) autre qui va courtiser. Sympa pour apprendre ce qu'est un rencard. Quelqu'un leur a dit que c'est pas comme ça dans la vraie vie?
Les ptits sont devenus grands. Et bien plus vite que la génération de ceux qui ont 20 ans aujourd'hui. Ces ptits-là sont devenus grands en deux temps trois mouvements. Tout est accessible à la minute: la bouffe, la musique, les films, le sexe, les appareils électroniques. Les ptits gars ce sont devenus des bonhommes, sans les épaules.
C'est bien? C'est mal? Je ne suis pas là pour poser un postulat, mais quand même, pour m'interroger. On connaissait les adultes qui sont restés enfants (les enfultes, haha, soit dit en passant c'est trop has been maintenant), que penser des enfants qui ont presque tout d'un adulte, à part l'apparence bien sûr? (Car Internet et la consommation immédiate et facile n'ont pas encore commercialisé les hormones de croissance giga-express).
Je donnerai juste un conseil aux petits, si jamais il y en a qui lisent:
Laisse un peu tomber tous ces gigas que tu te vantes de posséder,
Lâche la manette de ta console et arrête de frapper sur ce monstre hybride,
Car si tu le rencontrais en vrai, tu aurais l'air malin tiens,
Sors prendre l'air, va faire du vélo avec tes potes, construis des cabanes,
Et surout, organise des goûters et des boums où tu inviteras des vrais filles et garçons de ton âge,
Où vous ne boirez pas d'alcool et où vous découvrirez les joies du premier slow, et de la drague authentique, en chair et en os. C'est si bon d'être un enfant.
Mais pourquoi voulez-vous grandir aussi vite?!